lundi 30 juin 2014

Bouleaux veruqueux, un mal aimé si joli !

Bouleaux, Rocher de l’éléphant, Larchant, (C) 2014 Greg Clouzeau
Bouleaux, Rocher de l’éléphant, Larchant, (C) 2014 Greg Clouzeau
Les bouleaux poussent en général sur les terres pauvres, acides, souvent siliceuses, et plutôt humides. On les trouve à plus de 2 000 m d'altitude, ainsi que dans les régions arctiques vu qu'ils peuvent supporter sans sourciller des températures de -40 ° C !

C'est une espèce pionnière qui constitue souvent la première formation arborée lors de la reconquête ou de la colonisation de landes par la forêt. Comme souvent avec les éspèces pionnières, la croissance est rapide et la durée de vie courte. Ainsi, en climat tempéré, les bouleaux meurent assez rapidement (entre 15 et 30 ans pour beaucoup), mais plus au nord (Suède, Finlande, Sibérie, etc.) ils peuvent vivre jusqu’à 100 ans et plus. Les futaies de bouleaux sont appelées boulaies ou boulinières ou encore des bétulaies.

Cet arbre à feuilles caduc et  à l'écorce blanche écaillée peut atteindre 20 à 30 m de hauteur et jusqu'à 60 cm de diamètre à la base. On attribue à sa sève, ainsi qu'à son écorce, de nombreuses propriétés médicinales. Son écorce est aussi très inflammable ! Mais il est aussi souvent accusé pour les alergies fortes que provoque sont pollen . Il fleurit d'avril à mai. Ses fruits sont des cônes allongés de 10 cm de longueur pour le mâle et de 3 cm dressés pour la femelle.


Il existe quatre espèces de bouleaux en Europe, dont deux arbres très répandus en France : Betula pendula, le bouleau verruqueux, et Betula pubescens, le bouleau pubescent.
 
  • Bouleau verruqueux (Betula pendula Roth., syn. B. verrucosa Ehrh.) – Présent dans presque toute l’Europe, (mais rare dans le sud).  Espèce pionnière sur sol riche à très pauvre et parfois très sec (dunes) , c'est un arbre à croissance rapide (12 m en 20 ans) pouvant atteindre 25 m de hauteur. Les rameaux sont retombants glabres et pourvus de verrues résinifères. Les feuilles sont de forme triangulaire doublement dentées et glabres. Le bouleau verruqueux a une écorce blanche, lisse et brillante avec quelques taches noires, souvent accompagnées de crevasses. On le rencontre un peu partout à Fontainebleau.
  • Bouleau pubescent (Betula pubescens Ehrh., syn. B. alba L.) – Présent lui aussi dans presque toute l’Europe, mais il est rare dans la région méditerranéenne et dans le sud-est. Plus hygrophile (qui aime l'eau), il pousse dans les forêts humides et dans les tourbières. C'est un arbre au port élancé à croissance un peu plus lente (10 m en 20 ans). Sa hauteur en général est de 10 à 15 m, parfois 20 m. A l'inverse de son frère, ses rameaux sont lisses et pubescents (sans poils) et les feuilles forme un  losange. Elles aussi sont pubescentes à leur face inférieure. Le bouleau pubescent a une écorce d’un blanc plus mat, parfois rosé, avec souvent des bandes ou des lignes horizontales grisâtres, mais sans taches noires ni crevasses.
  • Ecorce de bouleauTrois Pignons, (C) Greg Clouzeau

    L'un comme l'autre n'ont pas un grand intérêt économique et, à Fontainebleau, dans leur grande majorité, les artistes préfèreront célébrer les vieux chênes solitaires que nos frêles bouleaux. Seul l'Oberman, étrange personnage de Sénancour, préfèrera les gracieux bouleaux, symbole de pauvreté et de fragilité aux vénérables chênes bellifontains."J'aime le bouleau ; j'aime cette écorce blanche, lisse et crevassée. Cettte tige agreste ; ces branches qui s'inclinent vers la terre ; la mobilité des feuilles, et tout cet abandon, simplicité de la nature, attitude des déserts."  

    "J'aimais à voir du fond de mon antre les genévrier et les bouleaux résister à l'effort des vents quoique privé de terre féconde et d'un sol commode et conserver leur existence libre et pauvre, quoiqu'ils n'ussent d'autre soutien que les parois des roches entrouvertes entre lesquels ils se balancaient, ni d'autre nourriture qu'une humidité terreuse amassée dans les fentes où leurs racines s'étaient introduites."


    Si le bouleau a longtemps été ignoré par le forestier local, depuis quelques années, il est utilisé dans les parcelles de chênes en régénération pour couvrir les jeunes plants. Il les protège tant du soleil que du vent ou du gel... Une expérimentation qui porte ses fruits et qui sera intégrée dans le futur Plan d'aménagement forestier (2016-2035 à découvrir sur http://www.tl2b.com/)

    0 commentaires:

    Enregistrer un commentaire

    Bonjour,
    Merci de l'intérêt que vous avez porté à cette publication. Votre commentaire sera adressé à Greg Clouzeau pour vérification avant sa mise en ligne.