mardi 4 octobre 2016

Le bourdon terrestre, une espèce indispensable.

Bourdon terrestre (Bombus terrestris) sur Armérie des Sables, Fontainebleau, (C) Greg Clouzeau
Le Bombus ou Bourdon est une espèce d'insectes hyménoptères de la famille des Apidae (de Apis : abeille). Comme l'abeille mellifère, les différentes espèces de bourdons se nourrissent du nectar des fleurs et récoltent le pollen pour nourrir leur larves. Ce sont donc des animaux qui vivent en colonie et qui sont très utiles car ils sont parmi les meilleurs pollinisateurs de la planète car ils volent beaucoup et plus longtemps. Parmi eux se trouve le magnifique et imposant Bourdon terrestre (Bombus terrestris que j'ai pu observer cet été à Fontainebleau.

En général, un gros bourdon ne passe pas inaperçu avec une taille aillant de 7 à 18 mm et jusqu'à 32 mm pour une reine ! Très velus, les bourdons sont généralement noir avec des bandes allant du jaune au brun roux et parfois blanches. Ils ont un aspect plutôt robuste et un vol lourd mais  qui atteint quand même une vitesse de trois mètres par seconde. Hélas, comme de nombreux insectes, ils sont victimes des nombreux pesticides déversés chaque année dans nos champs.


Commençons par rassurer les anxieux, les bourdons ne sont pas des insectes agressifs. D'ailleurs, seules les femelles peuvent piquer ! Et c'est uniquement pour se défendre soit en cas de capture (même involontaire) quand elles se sentent menacées soit en cas de dérangement du « nid » dont l'ouverture est un trou dans le sol. Les bourdons femelles ont un aiguillon dépourvu de barbillon. Comme les guêpes, (et donc contrairement aux abeilles dont l'abdomen est arrachée lors de la piqûre) elles ne meurent pas après avoir piqué. Attention, elles peuvent même infliger plusieurs piqûres qui sont assez douloureuses. Bref, faite attention au nid avant d'installer un affût, un nappe de pique-nique, ou une cabane.


Bourdon terrestre (Bombus terrestris) sur Armérie des Sables, Fontainebleau, (C) Greg Clouzeau
Bourdon terrestre (Bombus terrestris) sur Armérie des Sables, Fontainebleau, (C) Greg Clouzeau

On rencontre les bourdons dans toutes les régions tempérées du globe et même celles plus fraîches que celles fréquentées par les abeilles. Plus velu et capable de produire sa chaleur corporelle, le bourdon vole à partir de 5 degrés Celsius alors que l'abeille sort à partir de 15 degrés.
On parle d'animaux endothermes. Et leur endothermie (production de chaleur) est inhabituellement élaborée et efficace dans le monde des insectes. Il semble que cette faculté provienne en partie de leur dominante noires (absorbant la chaleur du soleil) et leur « fourrure » isolante. Ils sont ainsi les premiers et derniers Apoïdes actifs à décoller ce qui fait d'eux le plus efficace des pollinisateurs. Comme en plus pour maintenir cette chaleur corporelle ils consomment pas mal de carburant, ils butinent efficacement !

Et pourtant, on ne leur prête guère attention.

Comme beaucoup d'insectes pollinisateurs (papillons et abeilles notamment), le bourdon est affecté par la dégradation de l'environnement depuis quelques décennies. Les bourdons étant réputés très communs, leur régression est d'abord passée inaperçue, comme pour beaucoup d'autres insectes qui ont régressé.  Des inventaires fréquents et réguliers dans quelques régions d'Europe (Belgique et sud de la France) ont confirmé que les populations de Bombus ont très fortement régressé depuis le début du XXe siècle (en nombre d'espèces et en effectifs par espèce) dans les zones industrielles, urbanisées et d'agriculture intensive. Ainsi, sur les 30 espèces autrefois observées en Belgique, seules 2 ou 3 sont encore relativement communes !

Bourdon terrestre (Bombus terrestris) sur Armérie des Sables, Fontainebleau, (C) Greg Clouzeau
Bourdon terrestre (Bombus terrestris) sur
Armérie des Sables, Fontainebleau, (C) Greg Clouzeau

Ils constituent pourtant une alternative intéressante aux abeilles dans l'agriculture notamment dans les cultures de fraises, framboises, myrtilles et tomates. Heureusement, des élevages sont organisés en France et dans d'autres pays. Depuis les années 1980, on élève aux Pays-Bas et en Belgique plusieurs espèces pour une pollinisation horticole dirigée.

A la différence des abeilles, la reine bourdon passe l'hiver seule ! Au printemps, elle cherche une cavité comme le terrier d'un petit rongeur pour y bâtir un nid à l'aide de mousse, de poils, de feuilles, d'herbe. Elle y pond ensuite ses premiers œufs dans deux cellules de cire. L'une d'elles accueille les premiers œufs de la colonie. L'autre porte le nom de pot de miel. La reine le remplit de nectar régurgité ce qui servira de garde-manger pendant qu'elle s'occupe de ses œufs qui éclosent en 3 à 5 jours. Les premières larves se transforment en nymphes (1 semaine) puis en ouvrières stériles qui vont alors poursuivre les travaux nécessaires au développement de la colonie qui peut abriter jusqu'à 600 individus. À la fin de l'été, mâles et femelles fécondes issus d'une dernière ponte s'accouplent . Les reines fécondéesse disperseront pour passer l'hiver enterrées ou cachées avant de fonder une nouvelle colonie.

Parlons un peu du bourdon terrestre (Bombus terrestris)

C'est le bourdon le plus commun en Europe. Il a colonisé presque tous les milieux terrestres de plaine et moyenne montagne.  Il mesure de 11 à 23 mm et s'identifie par son abdomen à l'extrémité blanche (parfois teintée de roux) ce qui lui vaut le surnom de "cul blanc". Le collier et le 2e segment abdominal sont orange ou jaune d'or. Son comportement est bien entendu le même que celui des autres espèces décrites plus haut. Habitué des jardins, ce bourdon peut être observé dans les prairies qui bordent certaines lisères de la forêt de Fontainebleau (comme ici au rocher Saint Gremain) ou butinant les fleurs de callune et bruyère. Bien que commun, il semble en régression (comme les autres) dans la partie nord de la France et dans les zones fortement urbanisées ou d'agriculture intensive.

 
Bourdon terrestre (Bombus terrestris) sur Armérie des Sables, Fontainebleau, (C) Greg Clouzeau
Bourdon terrestre (Bombus terrestris) sur
Armérie des Sables, Fontainebleau, (C) Greg Clouzeau
 

Pour aller plus loin


Si vous êtes attentif à votre environnement et que participer à une action de collectes d’informations vous plait, je vous propose le site internet sur l’Observatoire des bourdons. Le but est de connaitre l’état de 11 groupes d’espèces facile à identifier. Grâce à chaque relevé individuel, les scientifiques peuvent avoir une sortie d’instantanée de l’état de santé des différentes populations de bourdon.

 
Pour apprendre à identifier ces gros insectes, voici une très bonne base.

http://www.maisonspaysannes82.fr/doct/doct_pelletier_bourdons.pdf

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